Nos identités
C’est avec la notion d’identité collective que nous poursuivons notre réflexion. Dire que nous ne possédons pas une identité mais plusieurs, que chacun ou chacune d’entre nous est en quelque sorte pluriel.le, est maintenant devenu une idée communément admise : chacun et chacune conviendra qu’en effet, ce qui le constitue « en propre » provient en réalité de sphères d’activité et de groupes humains divers et variés au sein desquels nous naissons et nous développons : cela va de la famille, jusqu’à l’humanité tout entière en passant par différentes communautés auxquelles nous appartenons : communauté nationale, religieuse, culturelle, voire civilisationnelle. Parmi toutes ces identités que nous nommons « identités collectives » semblables à des poupées russes, certaines nous sont imposées par notre milieu d’origine et d’autres sont choisies par nous. Il y a donc, pour tout le monde, une « identité de provenance » et une « identité d’appartenance ». La seconde, librement choisie, venant souvent contrarier la première. L’identité parce qu’elle est plurielle, est donc fréquemment un lieu de conflits, lesquels semblent au principe même de notre dynamique existentielle. De ces identités collectives, nous nous demanderons comment elles nous construisent. Mais également comment elles se sont construites. Comment réussir à maintenir une exigence d’universalité pour certains principes et valeurs en ce qu’ils garantissent la vie et la dignité humaines tout en préservant sa singularité ? Et comment, au contraire, échapper aux sirènes identitaires qui, au prétexte de défendre des intérêts particuliers, finissent par oublier notre humanité commune ? Mais aussi, quel rôle confions-nous à ces identités collectives dans des sociétés en grande partie sécularisées, où en l’absence de toute transcendance, rien ne vient plus médiatiser le rapport à l’autre comme le rapport à soi-même, nous rendant inaptes à accueillir l’altérité, en permanente recherche de fusion dans un monde de pure immanence ?
(Nous rappelons que si ce cours représente bien un second volet sur la question de l’identité, il n’est cependant pas nécessaire d’avoir suivi le premier volet pour s’inscrire. D’autre part, nous ferons parvenir ultérieurement une présentation plus détaillée de ce cours)